Appui financier : quel coût pour les partenaires SIDI ?

Que coûte la SIDI à ses partenaires lorsqu’elle leur apporte des fonds?
Tout dépend de la manière dont elle investit : privilégiant toujours un soutien sous forme de prises de participations, la SIDI a aussi recours à des prêts et des garanties. Chaque type d’investissement implique des coûts différents et qui varient aussi en fonction de la situation du partenaire.
La SIDI privilégie, à chaque fois que cela est possible, les prises de participations, ce qui lui permet de devenir actionnaire de ses partenaires et de s’impliquer à long terme dans la gouvernance de la structure. Fin 2014, ces prises de participations représentaient 46,37 % de son portefeuille. Par ce biais, l’investissement ne coûte au partenaire que lorsque sa situation financière le permet, et que ses instances décident de verser des dividendes aux actionnaires. Sur 31 prises de participations en 2014, ce sont finalement 6 partenaires ont versé des dividendes à la SIDI. Ce qui témoigne de la conception « patiente » de l’investissement SIDI, très appréciée des partenaires dont elle respecte le rythme de consolidation.
Lorsque la SIDI ne peut investir en capital, pour des raisons locales légales et de profil d’activités du partenaire, elle propose des prêts. Dans ce cas, elle veille à ne pas systématiquement pratiquer de taux d’intérêt inférieurs à une offre locale raisonnable. En d’autres termes, la SIDI prête à des taux comparables à ceux du marché local (par exemple, pour un prêt en franc CFA, un taux compris entre 7 et 9%) . Sa valeur ajoutée tient en plusieurs aspects déterminants :
– la SIDI prête en monnaie locale, et supporte donc elle-même le « risque de change ». Si la monnaie du partenaire se dévalue sur la période du prêt, c’est la SIDI qui en assumera les effets, et non le partenaire, ce qui contraint la SIDI à gérer ce type de risque en le ‘mitigeant’ avec l’ensemble de ses recettes.
– la SIDI n’applique pas de proportionnalité systématique entre le risque du partenaire et le taux. La règle financière traditionnelle conduit à ce que plus le risque est élevé, plus le taux est élevé (afin que la « récompense » soit à hauteur du risque pris). La SIDI choisit a contrario d’appliquer un taux qui est fonction du besoin de la structure, et non de son risque : il ne s’agit pas d’appliquer un taux dont les effets seraient contraires au but recherché, mais bien de participer à consolider un partenaire utile économiquement et socialement.
– la SIDI n’a pas pour politique de couvrir tous ses prêts par une garantie (hypothèque, nantissement de matériel, caution des gérants…). Dans la pratique très peu de prêts sont actuellement ainsi couverts.
Enfin, concernant notre métier de garant : la SIDI permet à certains partenaires d’accéder aux crédits des banques locales en proposant une couverture partielle ou totale de ces prêts. Cela est possible et même souhaitable dans les pays dont le secteur bancaire est concrètement incité à promouvoir l’économie sociale. Concrètement, cela permet au partenaire de négocier le coût de son crédit à la baisse, d’autant que la garantie SIDI est très peu chère : 1 à 2%.
Stéphane Durville – chargé de suivi du portefeuille de la SIDI
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