Au Burkina-Faso, la SIDI a trouvé son sésame avec Bioprotect

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La SIDI travaille depuis 2021 avec Bioprotect, une PME agricole burkinabé qui favorise l’essor de pratiques Bio auprès de petits producteurs à travers des activités sur plusieurs filières, le sésame, le maraîchage et la production d’intrants bio.

Développer le bio de manière systémique au Burkina

« Ils ont une approche phénoménale ». Les mots sont forts, mais totalement justifiés, d’après Johan Thuard, chargé de Partenariats à la SIDI. Bioprotect a en effet un positionnement particulier : l’entreprise cherche à développer et valoriser le marché du Bio au Burkina-Faso de manière systémique en s’impliquant sur l’offre et la demande de produits issus de l’agriculture biologique.

Cette approche passe par deux volets. Le premier est de permettre aux producteurs de produire en bio. Cela se fait à travers la formation apportée par les équipes de Bioprotect auprès des petits producteurs, mais également par la vente de bio-pesticides et bio-engrais issus de la propre R&D de l’entreprise. Ces produits améliorent la fertilité des sols, la lutte contre les maladies et ravageurs, et permettent des rendements attractifs pour les producteurs.

Le deuxième volet porte sur la valorisation des produits Bio : Bioprotect travaille activement à proposer des débouchés pour les producteurs, notamment à travers la création de points de vente pour la commercialisation de leurs produits maraîchers, et la vente de sésame bio en local et à l’export. D’autres filières sont aussi à l’étude.

Bioprotect place ainsi les petits producteurs au centre de son modèle économique et par chacune de ses initiatives, vise à améliorer leur résilience. Cette démarche a un réel pouvoir d’entrainement vertueux pour permettre l’adoption, par les producteurs, d’une agriculture plus durable et participer à la démocratisation du Bio au Burkina-Faso. L’entreprise se fixe pour objectif de travailler avec 10.000 producteurs d’ici à 2030.

Un exemple qui illustre la mission de la SIDI

Le partenariat entre Bioprotect et la SIDI semblait naturel, puisque l’une des missions principales de la SIDI est « d’aider au développement d’économies rurales afin d’avoir un impact positif sur la vie de populations vulnérables », explique Johan. Par ailleurs, l’accroche environnementale de Bioprotect a son importance, étant donné la sensibilité de l’investisseur social français pour promouvoir des filières plus écologiques. En effet, dans un contexte de tension climatique, la SIDI a placé la transition écologique et sociale au cœur de son action.

C’est sur ce genre de partenariat que l’action de la SIDI prend tout son sens. Bioprotect est dirigée par un entrepreneur visionnaire, Arsène Savadogo, qui gère une petite équipe jeune et dynamique. L’entreprise a un fort potentiel, mais aussi des ressources limitées, qui par moment contraignent son activité. Dans ce contexte, la SIDI peut contribuer à aider au développement de l’entreprise à travers ses deux leviers d’action : le financement et l’accompagnement. La SIDI finance ainsi une partie des activités sésame de Bioprotect depuis 2021.

Un contexte pays compliqué

Basée à Ouagadougou, Bioprotect travaille avec des producteurs dans plusieurs régions du pays. La détérioration de la situation sécuritaire rend les activités plus compliquées dans certaines zones qui ne sont plus accessibles. En effet, le Burkina Faso est en proie à des attaques terroristes répétées, et aujourd’hui, selon certaines estimations, près de 40% du territoire échapperait au contrôle de l’Etat.

Dans ce contexte, Arsène et son équipe font preuve de beaucoup de résilience et de solidarité pour faire face à la situation. Par exemple, l’équipe a ouvert de nouvelles zones de production de sésame plus proches de la capitale, Ouagadougou. Pour autant, l’entreprise continue également de s’approvisionner auprès des producteurs se trouvant dans des zones affectées par la crise sécuritaire et de commercialiser leur production de sésame. Néanmoins, parce que Bioprotect ne peut plus se rendre sur le terrain et assurer la bonne application des pratiques Bio, la commercialisation se fait sur le marché conventionnel.

Du côté de la SIDI, la situation géopolitique n’altère pas le partenariat noué avec Bioprotect ni avec les autres partenaires Burkinabès. Johan explique « notre actionnariat solidaire nous donne la flexibilité de pouvoir prendre du risque et nous pousse à nous investir dans des contextes compliqués pour financer des organisations qui ont une empreinte sociale et environnementale positive localement ». Pour la SIDI, l’objectif est ainsi de rester présent durablement dans le pays, y compris parce que la situation se détériore, afin de soutenir à son échelle ses partenaires et la population du Burkina.