Voyage SIDI en Tunisie, des solutions locales face aux défis globaux

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Plongée au cœur des initiatives qui transforment les défis économiques et sociaux du pays en opportunités concrètes.

Début novembre, un groupe d’épargnants et actionnaires solidaires de la SIDI s’est rendu en Tunisie pour découvrir de quelles façons leurs investissements prennent vie sur le terrain. Ce voyage leur a permis de rencontrer les partenaires locaux de la SIDI et de découvrir les projets soutenus, incarnant ainsi la chaine de solidarité financière qui unit épargnants ici, et micro-entrepreneurs ou petits producteurs là-bas.

La Tunisie fait face à des crises multiples : transition démocratique à l’arrêt, services publics dégradés, inflation galopante, chômage très élevé en particulier chez les jeunes, émigration d’ampleur vers l’Europe et le Canada, immigration illégale en provenance d’Afrique sub-saharienne etc. A ces défis politiques, économiques et sociaux, s’ajoute la question environnementale et en particulier la crise hydrique exacerbée par les sécheresses récurrentes. Dans ce contexte, les partenaires de la SIDI, qu’ils se situent dans les filières agricoles durables tels que Beni Ghreb et South Organic, ou dans le secteur de la microfinance comme Enda Tamweel, jouent un rôle crucial pour soutenir les communautés vulnérables dans leur développement économique et l’amélioration de leurs conditions de vie.

Enda Tamweel : la microfinance au service de l’émancipation

Enda Tamweel est devenue la première Institution de Microfinance (IMF) du pays : 472 000 clients pour un pays de 11 millions d’habitants. La SIDI en est partenaire depuis sa création en 2015, date à laquelle elle est entrée au capital de l’IMF. Enda Tamweel propose des petits prêts destinés à soutenir les micro-entrepreneurs et petits agriculteurs dans leurs activités économiques. Elle cible en priorité le secteur informel (59% de ses clients vivent en dessous du seuil de pauvreté), les femmes et les jeunes, et le secteur rural avec un soutien stratégique à l’agriculture. L’IMF est ainsi aujourd’hui le premier financeur de la petite agriculture tunisienne.

Lors de nos visites, nous avons pu échanger avec des bénéficiaires dont les parcours inspirants illustrent l’impact de cette organisation. Dans un quartier populaire de Tunis, nous avons rencontré Amina, commerçante et cliente d’Enda depuis des années. Amina en est à son 12e cycle de prêt avec Enda, ce qui lui a permis d’agrandir son activité, avoir un stock suffisant, et dès lors scolariser ses enfants et sécuriser son avenir. Dans un autre quartier, un atelier de couture soutenu par Enda depuis plus de 20 ans emploie aujourd’hui sept femmes, démontrant que la microfinance peut être un levier de développement durable à long terme. À Kairouan au centre du pays, un autre bénéficiaire nous a impressionnés par son petit élevage de vaches laitières. Ce projet, démarré avec l’achat d’une seule vache grâce à un microcrédit, a progressivement évolué pour compter sept vaches et une étable équipée. Avec l’appui continu de son conseiller spécialisé, il répond désormais aux normes strictes de la laiterie locale, qui collecte son lait.

De l’éleveur ayant débuté avec une vache à l’artisane qui confectionne des robes de soirée et emploie désormais sept couturières, ces initiatives témoignent de l’impact durable de la microfinance. Ce soutien va bien au-delà du financier. En effet, Enda propose à tous ses clients des formations gratuites et un accompagnement de proximité, garantissant d’une part une relation de confiance très forte entre agent de crédit et bénéficiaire, et d’autre part la pérennité des projets et une véritable inclusion sociale. Ces initiatives transforment non seulement des vies individuelles mais aussi des communautés entières.

South Organic et Beni Ghreb : l’innovation face à la crise de l’eau

Dans le sud de la Tunisie, la gestion de l’eau est un défi quotidien pour les agriculteurs et notamment les producteurs de dattes. Direction l’oasis d’Hazoua, à la frontière algérienne, où une famille de producteurs a créé et gère une petite entreprise de commercialisation et exportation de dattes Beni Ghreb. L’entreprise est adossée au Groupement pour le Développement de l’Agriculture en Biodynamie qui regroupe une centaine de producteurs de l’oasis. Les dattes produites sont de la variété Deglet Nour dont la qualité est excellente. Assister à la récolte des dattes sur la parcelle d’un des producteurs est un moment magique. Nous avons pu voir le système d’irrigation mis en place, par aspersion, qui permet d’économiser 70% de la consommation d’eau, et qui permet de faire pousser d’autres cultures entre les dattiers, notamment des arbustes fruitiers. Puis nous avons visité l’unité de conditionnement qui emploie une centaine de jeunes femmes du village. Beni Ghreb lutte pour maintenir son autonomie dans un contexte économique très fragile. L’émotion était palpable lorsque le fondateur a rappelé que, grâce à l’appui financier de la SIDI, et donc de ses actionnaires, la communauté avait surmonté des crises majeures comme la sécheresse, les infestations d’insectes, et surtout la crise du Covid qui avait stoppé les exportations. « Ce projet c’est la vie pour Hazoua ! » a-t-il insisté.

South Organic, autre PME de conditionnement et exportation de dattes partenaire de la SIDI, située à Kebili à une centaine de kilomètres plus à l’Est, s’attaque également à la problématique de l’eau avec des solutions innovantes. South Organic travaille avec 200 producteurs certifiés en bio, et emploie un peu plus de 500 salariés, majoritairement des femmes. Accompagnés par le directeur, la responsable du contrôle qualité, nous avons visité leur verger pilote Al Wahaat où l’ingénieure hydraulique en charge du projet nous a expliqué le système d’irrigation mis en place. Ce dispositif réduit drastiquement le gaspillage d’eau en ciblant les besoins exacts des cultures, en stockant l’eau, et en alternant les techniques d’irrigation selon les périodes de l’année. Avec cette gestion optimale de l’eau, les étages de culture sous les dattiers (légumineuses, arboriculture etc.) sont rétablis et peuvent assurer aux producteurs des revenus complémentaires tout en favorisant la biodiversité locale. Le verger pilote est ouvert à tous les agriculteurs de la région ; ils sont invités à visiter la parcelle et à s’approprier ces nouvelles techniques, amplifiant ainsi son impact à l’échelle locale.

Un message universel

Chaque étape de ce voyage a illustré la force d’une solidarité internationale concrète et efficace. Les projets rencontrés, qu’ils concernent la microfinance ou l’agriculture durable, incarnent les valeurs que défend la SIDI : persévérance, solidarité et respect de l’humain. Pour les participants, ce séjour a non seulement permis de voir l’impact de leurs investissements, mais aussi de nourrir leur engagement en faveur d’un développement plus juste et durable.

Découvrez le rapport d’activités 2021 de la SIDI

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Le rapport d’activités 2021 est en ligne !

L’année 2021 a encore été très marquée par les effets de la pandémie de Covid19, mais saluons l’engagement de chacun qui a permis à la SIDI de poursuivre sa mission d’investisseur solidaire au service de l’inclusion financière et économique des populations exclues des systèmes financiers conventionnels.

Découvrez les performances et réalisations de la SIDI et des organisations partenaires, toutes engagées dans une démarche de transition écologique et sociale. Consciente des besoins importants qui persistent en financement comme en accompagnement, la SIDI reste toute entière mobilisée pour répondre aux enjeux qui se posent de façon toujours plus aigüe aux populations les plus vulnérables.

Gardons notre cap et notre ambition en faveur d’une finance solidaire !

 

 

 

 

[Webinaire] Etude d’impact d’un partenaire de la SIDI en Afrique du Sud, la SEF

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[chapeau]Webinaire sur les résultats de l’étude d’impact conduite avec la Small Enterprise Foundation (SEF), institution de microfinance dédiée aux femmes.[/chapeau]

Participez au webinaire qui se déroulera le 3 juin de 10h à 12h, en présence de représentants de l’institution SEF, que la SIDI appuie depuis 2017.

SEF est une institution de microfinance à vocation sociale de la région rurale du Limpopo, au nord de l’Afrique du Sud, qui se consacre exclusivement à l’appui aux femmes, et compte à ce jour plus de 200 000 clientes.

Afin de mieux comprendre l’impact de ses services sur les clientes en termes économiques, mais aussi sociaux et du point de vue des inégalités de genre, la SIDI, la Fondation Grameen Crédit Agricole et le réseau F3E ont financé une étude d’impact, conduite en 2021, dont les conclusions seront rendues publiques lors de ce séminaire.

 

Pour vous inscrire au webinaire c’est par ici

 

Voir le webinaire sur l’accompagnement des partenaires

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[chapeau]Vous pouvez voir ou revoir cette nouvelle édition du webinaire Les Témoins en Actes sur l’accompagnement, pilier de la mission d’investisseur solidaire.[/chapeau]

Le webinaire accueillait Abdou-Rasmané OUEDRAOGO, directeur général de l’Union des Baoré Tradition d’Epargne et de Crédit (UBTEC). L’UBTEC est une institution de microfinance qui œuvre essentiellement en milieu rural dans la région du Nord du Burkina Faso, en zone sahélienne, tout en maintenant un fort ancrage paysan par le fait de sa création émanant de la principale fédération paysanne du Burkina.

Son directeur général est venu témoigner, en dialogue avec le chargé de partenariat de la SIDI, sur la relation tissée avec la SIDI en vue de l’accompagnement des paysans à la Transition Ecologique et Sociale. L’appui de la Fondation ACTES a permis de financer et d’accompagner les pratiques agro-écologiques des membres de l’UBTEC.

 

Webinaire : L’accompagnement des partenaires

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[chapeau]Pour renforcer son action pour l’accompagnement de ses partenaires, la SIDI a créé la Fondation ACTES sous égide de la Fondation Terre Solidaire. Focus avec ce nouveau webinaire Les Témoins en Actes sur l’accompagnement, pilier de la mission d’investisseur solidaire.[/chapeau]

Afin de découvrir tout le travail d’accompagnement sur mesure effectué par la Fondation ACTES auprès des partenaires de la SIDI, nous vous convions à un nouveau rendez-vous des Témoins en ACTES le jeudi 31 mars de 17h à 18h30.

Cette fois-ci nous accueillons Abdou-Rasmané OUEDRAOGO, directeur général de l’Union des Baoré Tradition d’Epargne et de Crédit (UBTEC).

L’UBTEC est une institution de microfinance qui œuvre essentiellement en milieu rural dans la région du Nord du Burkina Faso, en zone sahélienne, tout en maintenant un fort ancrage paysan par le fait de sa création émanant de la principale fédération paysanne du Burkina.

Son directeur général nous livrera son témoignage, en dialogue avec le chargé de partenariat de la SIDI, sur la relation tissée avec la SIDI en vue de l’accompagnement des paysans à la Transition Ecologique et Sociale. L’appui de la Fondation ACTES a permis de financer et d’accompagner les pratiques agro-écologiques des membres de l’UBTEC.

1h30 d’échanges pour mieux comprendre l’articulation entre les métiers d’investissement et d’accompagnement mis en œuvre par la SIDI, ainsi que les enjeux auxquels elle est confrontée pour consolider sa mission d’accompagnement auprès des partenaires.

Pour vous inscrire au webinaire c’est par ici

La première édition du webinaire Les Témoins en Actes avait accueilli Assata DOUMBIA, productrice et présidente de la coopérative ECAM en Côte d’Ivoire. Vous pouvez retrouver son témoignage et revoir ce webinaire :

Focus sur l’accompagnement technique aux acteurs ruraux africains

Créé en 2011 par la SIDI et ses partenaires, le fonds Fefisol propose, en complément de son appui financier, une facilité d’accompagnement technique (AT) aux acteurs ruraux africains. Après avoir conduit près de 140 projets d’AT sur le continent, la SIDI et Alterfin doivent lancer un second fonds en 2022, avec l’ambition d’approfondir toujours plus son approche sociale et environnementale des entreprises financées.

Financement et AT, terreau fertile pour la croissance des entités agricoles en Afrique

Par Gabrielle Orliange, Responsable de la performance sociale et environnementale SIDI/Fefisol (publié in Secteur privé & développement #36, La revue de Proparco, 4e trimestre 2021)

En Afrique, la microfinance et le secteur rural intéressent peu le système bancaire classique. Un accompagnement technique (AT) des entités agricoles, combiné à une offre financière adaptée jouent pourtant un rôle essentiel dans le développement durable du continent. C’est pourquoi le fonds Fefisol (Fonds européen de financement solidaire pour l’AFrique), en complément de son appui financier, propose une facilité d’accompagnement technique aux acteurs ruraux. Dans ce cadre, il met au service de ses clients des prestataires spécialisés qui les aident à renforcer leur viabilité et à améliorer leur productivité, tout en veillant à préserver les conditions d’existence des petits producteurs agricoles.

Depuis sa création il y a tout juste dix ans, Fefisol a ainsi financé 139 projets d’accompagnement auprès de 51 clients dans 22 pays africains. Plus de deux tiers des bénéficiaires sont des petites institutions de microfinance (IMF) en consolidation[1] ou des entités agricoles. Un quart des projets d’accompagnement technique soutenus par le fonds sont liés aux thématiques financières, notamment au suivi comptable et au renforcement du contrôle interne.

Le programme d’accompagnement technique renforce l’impact de l’appui financier. Au niveau du bénéficiaire, les deux leviers d’action se révèlent complémentaires : les prêts de Fefisol permettent aux entreprises d’accroître leur activité, tandis que l’expertise technique les aide à sécuriser cette croissance en améliorant leur efficacité. Au niveau du pilotage du fonds, l’accompagnement technique permet en retour aux chargés d’investissement d’améliorer leur compréhension du fonctionnement des entreprises bénéficiaires, ce qui garantit une meilleure efficience opérationnelle.

L’offre d’AT que propose Fefisol se distingue surtout en apportant une réponse sur mesure aux besoins du client. Celui-ci est largement impliqué dans l’ensemble du processus, y compris dans la sélection du prestataire. Cette bonne appropriation est également renforcée par la contribution financière directe que chaque client doit apporter au projet[2].

IMPLIQUER LE CLIENT DANS TOUTES LES PHASES DU PROCESSUS

Au cours de la décennie, les besoins des clients de Fefisol ont largement évolué. Depuis près de deux ans, en raison de la crise économique liée à la pandémie de Covid-19, les demandes adressées au fonds ont principalement porté sur la couverture d’équipements non prévue dans leur budget annuel. Les IMF ont pour leur part demandé à être accompagnées sur la gestion de la liquidité dans un contexte de crise. Fefisol a répondu à ce besoin en organisant, avec des partenaires, une formation en ligne sur cette thématique.

L’évaluation indépendante de la facilité menée en 2019 permet de dresser le bilan de l’impact de l’accompagnement technique au niveau des bénéficiaires. Beaucoup de missions d’AT répondent à des opportunités et besoins de changements fondamentaux au sein des institutions bénéficiaires. Dans de nombreux cas, les projets d’AT ont permis de démarrer un processus de transformation en profondeur. En offrant la possibilité aux clients de tester plus rapidement et facilement des innovations, ils contribuent à accélérer la mise en place de solutions optimales.

Plusieurs leçons peuvent être tirées de ces dix années d’activité. La principale demeure la nécessité de l’appropriation par le client du projet d’accompagnement technique. À ce titre, son implication dans le processus est cruciale, depuis la définition de ses besoins pour une solution sur mesure jusqu’au pilotage du consultant. Il convient par ailleurs de conserver une certaine agilité tout au long de la mise en œuvre des projets d’AT pour garantir une réponse efficace.

RELEVER LE DÉFI DE L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DES PROJETS

En aval, le défi majeur de ce type de dispositif reste celui de l’évaluation de l’impact des programmes d’AT sur les bénéficiaires. Grâce à la possibilité d’octroyer des financements successifs et à ses processus de suivi de la performance de ses clients, Fefisol dispose néanmoins d’outils performants pour caractériser et documenter cet impact dans la durée.

Pour accompagner cette montée en puissance, un fonds Fefisol 2 va être lancé en mars 2022. Placé dans la continuité de Fefisol 1, il proposera toujours des services financiers et techniques à des IMF rurales et à des entités agricoles, avec l’ambition d’approfondir son approche sociale et environnementale des projets. À ce titre, la facilité AT aura un compartiment dédié à l’amélioration des pratiques agricoles durables et au financement de l’agriculture, tout en conservant son approche « sur mesure » de façon à répondre à l’ensemble des besoins de ses clients.

[1] IMF Tier 3, dont le total des actifs est inférieur à 5 millions USD.

[2] Cette contribution obligatoire – au moins 15% de chaque mission – explique le montant moyen relativement faible des projets d’AT.

 

Focus sur l’accompagnement technique aux acteurs ruraux africains

Créé en 2011 par la SIDI et ses partenaires, le fonds Fefisol propose, en complément de son appui financier, une facilité d’accompagnement technique (AT) aux acteurs ruraux africains. Après avoir conduit près de 140 projets d’AT sur le continent, la SIDI et Alterfin doivent lancer un second fonds en 2022, avec l’ambition d’approfondir toujours plus son approche sociale et environnementale des entreprises financées.

Financement et AT, terreau fertile pour la croissance des entités agricoles en Afrique

Par Gabrielle Orliange, Responsable de la performance sociale et environnementale SIDI/Fefisol (publié in Secteur privé & développement #36, La revue de Proparco, 4e trimestre 2021)

En Afrique, la microfinance et le secteur rural intéressent peu le système bancaire classique. Un accompagnement technique (AT) des entités agricoles, combiné à une offre financière adaptée jouent pourtant un rôle essentiel dans le développement durable du continent. C’est pourquoi le fonds Fefisol (Fonds européen de financement solidaire pour l’AFrique), en complément de son appui financier, propose une facilité d’accompagnement technique aux acteurs ruraux. Dans ce cadre, il met au service de ses clients des prestataires spécialisés qui les aident à renforcer leur viabilité et à améliorer leur productivité, tout en veillant à préserver les conditions d’existence des petits producteurs agricoles.

Depuis sa création il y a tout juste dix ans, Fefisol a ainsi financé 139 projets d’accompagnement auprès de 51 clients dans 22 pays africains. Plus de deux tiers des bénéficiaires sont des petites institutions de microfinance (IMF) en consolidation[1] ou des entités agricoles. Un quart des projets d’accompagnement technique soutenus par le fonds sont liés aux thématiques financières, notamment au suivi comptable et au renforcement du contrôle interne.

Le programme d’accompagnement technique renforce l’impact de l’appui financier. Au niveau du bénéficiaire, les deux leviers d’action se révèlent complémentaires : les prêts de Fefisol permettent aux entreprises d’accroître leur activité, tandis que l’expertise technique les aide à sécuriser cette croissance en améliorant leur efficacité. Au niveau du pilotage du fonds, l’accompagnement technique permet en retour aux chargés d’investissement d’améliorer leur compréhension du fonctionnement des entreprises bénéficiaires, ce qui garantit une meilleure efficience opérationnelle.

L’offre d’AT que propose Fefisol se distingue surtout en apportant une réponse sur mesure aux besoins du client. Celui-ci est largement impliqué dans l’ensemble du processus, y compris dans la sélection du prestataire. Cette bonne appropriation est également renforcée par la contribution financière directe que chaque client doit apporter au projet[2].

IMPLIQUER LE CLIENT DANS TOUTES LES PHASES DU PROCESSUS

Au cours de la décennie, les besoins des clients de Fefisol ont largement évolué. Depuis près de deux ans, en raison de la crise économique liée à la pandémie de Covid-19, les demandes adressées au fonds ont principalement porté sur la couverture d’équipements non prévue dans leur budget annuel. Les IMF ont pour leur part demandé à être accompagnées sur la gestion de la liquidité dans un contexte de crise. Fefisol a répondu à ce besoin en organisant, avec des partenaires, une formation en ligne sur cette thématique.

L’évaluation indépendante de la facilité menée en 2019 permet de dresser le bilan de l’impact de l’accompagnement technique au niveau des bénéficiaires. Beaucoup de missions d’AT répondent à des opportunités et besoins de changements fondamentaux au sein des institutions bénéficiaires. Dans de nombreux cas, les projets d’AT ont permis de démarrer un processus de transformation en profondeur. En offrant la possibilité aux clients de tester plus rapidement et facilement des innovations, ils contribuent à accélérer la mise en place de solutions optimales.

Plusieurs leçons peuvent être tirées de ces dix années d’activité. La principale demeure la nécessité de l’appropriation par le client du projet d’accompagnement technique. À ce titre, son implication dans le processus est cruciale, depuis la définition de ses besoins pour une solution sur mesure jusqu’au pilotage du consultant. Il convient par ailleurs de conserver une certaine agilité tout au long de la mise en œuvre des projets d’AT pour garantir une réponse efficace.

RELEVER LE DÉFI DE L’ÉVALUATION DE L’IMPACT DES PROJETS

En aval, le défi majeur de ce type de dispositif reste celui de l’évaluation de l’impact des programmes d’AT sur les bénéficiaires. Grâce à la possibilité d’octroyer des financements successifs et à ses processus de suivi de la performance de ses clients, Fefisol dispose néanmoins d’outils performants pour caractériser et documenter cet impact dans la durée.

Pour accompagner cette montée en puissance, un fonds Fefisol 2 va être lancé en mars 2022. Placé dans la continuité de Fefisol 1, il proposera toujours des services financiers et techniques à des IMF rurales et à des entités agricoles, avec l’ambition d’approfondir son approche sociale et environnementale des projets. À ce titre, la facilité AT aura un compartiment dédié à l’amélioration des pratiques agricoles durables et au financement de l’agriculture, tout en conservant son approche « sur mesure » de façon à répondre à l’ensemble des besoins de ses clients.

[1] IMF Tier 3, dont le total des actifs est inférieur à 5 millions USD.

[2] Cette contribution obligatoire – au moins 15% de chaque mission – explique le montant moyen relativement faible des projets d’AT.

 

Le Prix international des Grands Prix de la Finance Solidaire pour ECAM !

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[chapeau]La coopérative de producteurs de cacao ECAM, partenaire de la SIDI, remporte le prix International lors de la 12ème édition des Grands Prix de la Finance Solidaire organisée par FAIR-Finansol et le journal Le Monde. Une récompense hautement méritée pour cette coopérative ivoirienne exemplaire tant au niveau de son impact social qu’environnemental. [/chapeau]

Assata Doumbia, productrice et présidente de la coopérative : « je suis très heureuse de recevoir ce prix pour notre coopérative. En Côte d’Ivoire, il est rare de trouver des coopératives avec une bonne gouvernance. Ce prix vient aussi couronner tout le travail qu’on a effectué au niveau de notre gouvernance. Aujourd’hui je suis très contente pour les producteurs et pour toute la communauté ! »

L’Entreprise Coopérative des Agriculteurs de Méagui (ECAM) a été créée en 2004 à l’initiative de 87 producteurs de cacao dont Assata Doumbia. Coopérative très dynamique, ECAM regroupe aujourd’hui 2466 cacaoculteurs, et,fait remarquable, 367 femmes. Le cacao étant traditionnellement une « affaire d’homme », ECAM incite en effet les planteurs à céder une partie de leurs parcelles à leurs épouses permettant à ces femmes de devenir à leur tour productrices membres de la coopérative et sécurisant ainsi leur situation.

La finance solidaire a joué un rôle crucial pour le développement d’ECAM qui a vu le nombre de ses membres plus que doubler depuis qu’elle y a accès. Ces financements, depuis 2017 à travers FEFISOL, le fonds d’investissement dont la SIDI est actionnaire fondateur, puis de la SIDI depuis 2020, lui ont d’abord permis de limiter les délais de paiement à ses producteurs. Et plus globalement de lui garantir une certaine autonomie vis-à-vis de ses acheteurs dont les préfinancements sont à la fois incertains et insuffisants en termes de durée comme de montant. « Aujourd’hui ce sont les banques qui viennent nous proposer leurs offres, sourit la présidente d’ECAM, mais nous préférons rester avec notre partenaire SIDI parce que seule la finance solidaire nous permet d’avoir, au-delà des financements, un accompagnement essentiel pour nous ».

Avec près de 7000 tonnes de production par an sur une superficie de plus de 12883 ha, ECAM fait aujourd’hui partie des coopératives ivoiriennes de cacao les plus reconnues. ECAM apporte une forte valeur ajoutée à ses membres découlant directement de sa vision sociale et environnementale : renforcer l’autonomie financière de ses membres et de leurs familles dans une logique de respect de l’environnement. La coopérative décide ainsi, en coopération avec ses membres, de la façon d’utiliser les primes liées aux certifications acquises, commerce équitable et UTZ/Rainforest : près de la moitié de ces primes sont reversées aux producteurs au prorata des volumes livrés. Le reste est utilisé pour des projets sociaux d’aide directe aux plus pauvres ou de services publics comme la construction d’écoles ou de pompes.

La question environnementale, cruciale dans la filière cacao, est centrale dans la démarche de la coopérative depuis 2016 déjà : distribution aux planteurs d’arbres d’ombrage dans une démarche agroécologique, géolocalisation des parcelles pour respecter les zones forestières protégées. En 2018, elle a démarré un programme de conversion en bio d’une partie de ses membres : 55 sont certifiés bio à ce jour, ce qui en fait l’une des 5 coopératives bio du pays. Une centaine de planteurs ont également entamé leur conversion.

La SIDI souhaite à ECAM encore de belles réussites et continuera son engagement à ses côtés pour le développement d’un cacao dans le respect des producteurs et de leur environnement.

Succès de la 5ème édition de la semaine africaine de la microfinance à Kigali

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[chapeau]La 5ème édition de la Semaine africaine de la microfinance a réuni à Kigali au Rwanda près de 600 professionnels de la finance inclusive représentant 55 pays. Un formidable succès ![/chapeau]

La semaine de la microfinance africaine (SAM) est la plus grande conférence sur la finance inclusive en Afrique. Organisée tous les deux ans dans un pays africain différent, elle offre des conférences, des formations et ateliers, un village des innovateurs, et bien sûr la foire aux investisseurs à laquelle l’équipe de la SIDI participe activement. Lieu de networking dédié exclusivement aux investisseurs et aux IMF africaines, la foire aux investisseurs permet ainsi à la SIDI de nouer de futurs partenariats.

La SAM représente un événement essentiel pour échanger et partager les expertises de chacun sur la finance inclusive. Le thème retenu pour cette édition était la résilience : « On ne naît pas résilient, on le devient : renforcer la finance inclusive pour mieux surmonter les crises ». C’était la première fois que la SAM se tenait au Rwanda. Ce choix a permis de mettre en lumière un pays qui témoigne à lui seul d’une formidable résilience et d’une capacité d’adaptation phénoménale.

L’équipe de la SIDI était comme chaque fois au rendez-vous. L’émotion de se retrouver en présentiel, et de voir le succès de la participation était bien palpable.

Pourquoi tant de monde ? Depuis toujours la microfinance fait l’objet de débats sur la question de son impact. Force est de constater justement que la microfinance est résiliente, qu’elle continue de fournir des réponses concrètes et qu’elle permet à toute personne, par les effets de levier générés, de définir par elle-même son propre destin.

Lors de cette 5ème édition, chacun a pu mesurer la vitalité des IMF africaines. Face à la crise sanitaire, les IMF sont parvenues in fine à bien géré les problèmes de liquidité auxquels elles faisaient face. Cela montre le travail considérable effectué depuis 20 ans par les IMF, les rendant aujourd’hui déjà résilientes. Les crises actuelles, que ce soit la crise sanitaire liée au Covid19, la crise économique qui en a découlé, l’enjeu de l’accès à l’emploi pour les jeunes, ou encore l’enjeu crucial que représente l’adaptation au changement climatique, doivent aussi être l’opportunité de modifier les pratiques, d’innover, de faire avancer les solutions qui permettent cette adaptation. Côté investisseurs, les crises peuvent avoir se rôle bénéfique de nous pousser à se rapprocher davantage et s’engager ensemble.

La SIDI continue de poursuivre son sillon, en plaçant la solidarité au cœur de l’économie et de la finance. Investir dans les petites IMF, établir des partenariats de longue durée, partager vision et risque des partenaires, pour que ces partenariats servent la consolidation des structures. Accompagner le réseau MAIN pour soutenir son programme de renforcement des capacités de ses membres – plus de 125 IMF africaines ! Défendre l’importance de l’assistance technique et l’accompagnement en réponse aux besoins exprimés par les partenaires pour servir une économie inclusive dans une démarche de transition écologique et sociale.


Quelques images de l’événement :

(c)GODONG // (c)SIDI