Mieux comprendre comment Abakundakawa, coopérative de café rwandaise, contribue à changer la vie de ses membres

Productrice de café de la coopérative abakundakawa

La SIDI contribue au Farmer Thriving Index pour évaluer l'impact des coopératives sur les petits producteurs de café rwandais. L'étude révèle les effets positifs de la coopérative Abakundakawa sur les conditions de vie et les pratiques agricoles de ses membres.

Le Farmer Thriving Index, une nouvelle initiative visant à mieux évaluer les changements dans la vie des petits producteurs agricoles.

Le Farmer Thriving Index (FTI), ou Indice de Prospérité des Agriculteurs, a été créé par 60Decibels, entreprise spécialisée dans la mesure d’impact social. Le FTI est une évaluation visant à mieux comprendre les changements apportés par les coopératives à leurs membres, tels qu’ils sont perçus par les petits producteurs agricoles eux-mêmes. Il prend en compte plusieurs dimensions du bien-être économique, social et environnemental, permettant ainsi de fournir une évaluation globale de leur qualité de vie et de la durabilité de leurs activités.

En Afrique de l’Est, le FTI s’est intéressé spécifiquement aux petits producteurs de café. Pour cela, un groupe témoin est interviewé formé de 1026 petits producteurs qui ne sont affiliés à aucune coopérative ou entreprise agricole.  Leurs situations et leurs réponses sont ensuite comparées à celles des producteurs de café membres de coopératives.

La SIDI a contribué à cette étude en cofinançant, avec notre partenaire Aceli Africa, et avec la fondation ACTES, l’évaluation de la situation des petits producteurs de café membres d’Abakundakawa, coopérative située au nord du Rwanda dans les régions pauvres de Rushashi et de Minazi. En tout, 282 fournisseurs d’Abakundakawa ont été interrogés dans le but de mieux comprendre leur situation et les effets de l’appartenance à la coopérative sur leur vie.

Abakundakawa, une coopérative rwandaise soutenue depuis plus de dix ans par la SIDI

Abakundakawa est une organisation de producteurs créée en 1999 sur l’initiative de 367 producteurs de café rwandais dans le but de mieux valoriser leur production. Dès le début, l’organisation s’est dédiée à l’achat et à la transformation de cerises de café arabica en café vert de haute qualité pour la commercialisation à l’international.

Depuis 25 ans, Abakundakawa n’a cessé de se développer et compte aujourd’hui plus de 2100 membres actifs, dont 44% de femmes, 23 employés permanents et 175 employés saisonniers. Elle exporte près de 19 conteneurs de café chaque année. Les activités d’Abakundakawa répondent à une mission sociale forte. En effet, l’amélioration du niveau de vie de ses membres est au cœur de l’activité de la coopérative. Pour remplir cet objectif, elle pratique des prix d’achat supérieurs au prix minimum fixé par le gouvernement. L’organisation est notamment certifiée Commerce Équitable depuis 2005 et a ainsi pu augmenter son impact sur le développement social et local à travers des projets d’adduction d’eau, d’amélioration des dessertes agricoles, de paiement des mutuelles de santé, etc.

L’étude décrit des producteurs aux conditions de vies particulièrement fragiles

Les producteurs ayant répondu à l’enquête sont pour deux tiers des hommes, propriétaires de leurs terres, âgés de 48 ans en moyenne. Les familles sont grandes et très peu éduquées ; pour 37%, l’école primaire est le niveau d’éducation le plus élevé dans la famille. Ils possèdent en moyenne un terrain de 2,7 hectares, dont 44% est consacré à la culture de l’arabica pour l’export, le reste aux cultures de pois, de maïs et de bananes.  Pour la moitié des interrogés, la production de café est leur source principale de revenu. L’évaluation de leurs comportements montrent que 60% des interrogés ont des revenus inférieurs au « Living Income Reference Value », une estimation du montant minimal nécessaire pour vivre de façon décente dans la région. Cependant, presque tous les fermiers interrogés souhaitent continuer à produire du café et espèrent que leurs enfants le feront également.

Ce qu’Abakundakawa apporte à ses producteurs

La coopérative s’efforce de fidéliser ses membres grâce à des formations régulières dispensées par des agronomes et des agents de terrain : 71% sont en contact régulier avec ces agents, qu’ils rencontrent trois fois par an en médiane. D’ailleurs, les pratiques agricoles des interviewés sont globalement plus vertueuses que celles du groupe témoin, puisque tous mettent en place des bonnes pratiques agricoles et deux tiers font de l’agroforesterie. Abakundakawa facilite l’accès à des outils adaptés (houe, scie, sécateurs) ainsi qu’à des vaches pour promouvoir la fertilisation naturelle des parcelles. Elle mène également des actions spécifiques en faveur des jeunes et des femmes, et propose un service d’épargne. Grâce à ce dernier, 53% des répondants déclarent épargner chaque mois, comparé à seulement 25% des producteurs du groupe témoin.

Ces actions sont les principaux moteurs de la très bonne satisfaction des fournisseurs concernant la coopérative, qui obtient un excellent résultat sur le Net Promoteur Score, un indicateur qui compare le nombre de promoteurs d’une organisation (c’est-à-dire le nombre de personnes qui recommanderaient cette organisation à leurs proches) au nombre de détracteurs (personnes qui ne recommanderaient pas l’organisation à leurs proches). Abakundakawa obtient un très bon score (NPS de 51), gage de la forte satisfaction et loyauté de ses membres.

Ceux-ci témoignent notamment :

« Ils nous apprennent à faire du café, à faire du compost, à pailler, à tailler, à désherber et à rénover le champ. Toutes ces choses que nous enseigne la coopérative sont très importantes pour un cultivateur de café, car elles lui permettent d’améliorer ses méthodes de culture de manière professionnelle. Je pense que c’est quelque chose d’unique que notre coopérative possède et qui peut être bénéfique à tous les producteurs de café. »
Femme, 61 ans

« J’apprécie la façon dont ils valorisent leurs membres et proposent des formations afin que nous puissions améliorer la quantité et la qualité de nos produits. Ils offrent également des primes et fournissent des vaches pour l’élevage afin que nous puissions obtenir facilement du fumier. »
Femme, 62 ans

Comme dans la majorité des enquêtes de satisfaction liées à la fourniture de services, le seul sujet d’insatisfaction reste le prix payé, en l’occurrence ici pour le café. 62% des interrogés sont ainsi insatisfaits des prix payés par Abakundakawa. Cependant 62% déclarent également avoir réalisé un profit sur la dernière récolte, et la moitié d’entre eux ont remarqué une amélioration par rapport à l’année dernière en termes de revenus reçus.  En effet, Abakundakawa paie un prix supérieur à celui du marché et les primes issues des certifications bio et commerce équitable permettent en outre le paiement d’un bonus en fin de campagne.

Conscients des apports cruciaux fournis par la coopérative, 80% des interrogés prévoient donc de continuer à investir et développer leur production de café. Il y a fort à parier qu’ils continueront longtemps à fournir Abakundakawa en café équitable d’excellente qualité.

Le rapport d’activité 2023 de la SIDI est en ligne

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2023 a été une année très spéciale pour la SIDI : nous avons fêté 40 ans d’existence.

  • 40 ans que la SIDI met la finance au service des acteurs du développement économique local dans les pays du Sud
  • 40 ans que la SIDI finance et accompagne des acteurs économiques locaux qui se mobilisent pour améliorer les conditions de vie des populations vulnérables et favoriser des pratiques écologiques vertueuses.
  • 40 ans d’un modèle d’intervention innovant qui repose sur le principe d’une chaine de solidarité financière, reliant des citoyens qui veulent donner du sens à leur épargne, aux organisations partenaires et leurs bénéficiaires.

Malgré les crises multi-factorielles qui se combinent, la SIDI parvient à mener sa mission en plaçant l’additionnalité au cœur de sa stratégie d’impact, et en travaillant sur trois grands objectifs de mission :

  • Promouvoir l’égalité économique
  • Favoriser la réduction de la pauvreté
  • Soutenir la lutte contre le changement climatique

Continuons ensemble à investir pour une transition juste.

Excellente nouvelle pour le fonds FEFISOL II

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La SIDI a le plaisir d’annoncer que USAID – l’agence des Etats-Unis pour le développement international – et Prosper Africa – l’initiative du gouvernement américain pour les échanges et les investissements avec les pays africains – ont approuvé une subvention pour FEFISOL II afin d’aider le fonds à mitiger le risque de change sur son portefeuille en monnaie locale.

FEFISOL II est le fonds d’investissement soutenu par la SIDI et l’investisseur belge Alterfin. Géré par la société de gestion Inpulse Investment Manager, FEFISOL II est dédié au financement d’institutions de microfinance rurales africaines et d’entités agricoles s’approvisionnant auprès de petits producteurs en Afrique.

FEFISOL II est un fonds à forte additionnalité dédié à l’Afrique subsaharienne, ciblant les régions les plus pauvres et les plus inégalitaires, souvent jugées trop risquées par les investisseurs traditionnels. Il vise à soutenir les populations vulnérables, en particulier les femmes et les populations des zones rurales, en finançant des institutions de microfinance afin d’améliorer l’inclusion financière, de réduire la pauvreté et de créer des emplois. Le fonds soutient également les petites entités agricoles afin de renforcer les chaînes de valeur agricoles et d’améliorer la sécurité alimentaire. FEFISOL II offre des produits de dette flexibles pour répondre à divers besoins financiers et fournit une assistance technique pour renforcer les capacités organisationnelles et soutenir la transition écologique et sociale de ses partenaires.

Cette subvention fournie par l’USAID et Prosper Africa permettra au fonds de continuer à développer son portefeuille microfinance en Afrique et de soutenir la levée de fonds pour le troisième et dernier closing, qui permettra d’atteindre une taille de fonds de 30 millions d’euros. Avec cette subvention, l’USAID, Prosper Africa et FEFISOL II visent à améliorer les échanges, l’investissement et l’environnement des affaires sur le continent africain en renforçant les chaînes de valeur agricoles, en créant des emplois ruraux, en soutenant les filières locales à valeur ajoutée, en réduisant la vulnérabilité au changement climatique et, en fin de compte, en contribuant au développement durable du continent.

La contribution de l’USAID et de Prosper Africa complète d’autres mécanismes de “blending” sécurisés par le fonds en 2023 avec la Société de financement du développement international des États-Unis DFC  et le programme Aceli Africa. Compte tenu de l’amplification et de la superposition des risques en Afrique, il est essentiel de s’appuyer sur de tels mécanismes de partage des risques pour un fonds dédié au financement de la microfinance rurale et des organisations de petits producteurs.

Hommage à Bernard Pinaud

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Hommage à Bernard Pinaud, ancien DG du CCFD-Terre Solidaire

La SIDI vient d’apprendre avec beaucoup de tristesse le décès de Bernard Pinaud. Nos pensées vont d’abord à sa famille et ses proches. 

Bernard fut le Directeur général du CCFD-Terre Solidaire de 2010 à 2019, l’ONG fondatrice de la SIDI, qu’il avait rejoint en 1992 comme responsable du service Amérique Latine.  

Avec son amour pour l’autre, sa solidarité avec les sociétés civiles et son regard critique sur le monde et toujours aux côtés des partenaires du CCFD-Terre Solidaire, il fut aussi un compagnon de route de la SIDI.  Il participa notamment à la création du premier fonds de finance solidaire pour l’Afrique, FEFISOL en 2011. Bernard fut un soutien sans faille de la SIDI. 

Sur un plan plus personnel : en juillet 2016, j’ai eu le plaisir en tant que Chargé de mission Asie du CCFD-Terre Solidaire d’emmener Bernard en mission au Timor Oriental où plusieurs partenaires travaillent sur l’agroécologie, l’éducation à la permaculture, ou encore le suivi critique des politiques publiques de cette jeune république indépendante. Ce fut un voyage inoubliable où je voyais de mes propres yeux la proximité de Bernard avec les jeunes timorais en formation agricole, et où il n’hésitait pas de prendre la houe pour labourer le sol à côté d’eux.

L’enthousiasme de Bernard, sa croyance profonde dans l’humanité et dans sa capacité de changer le monde, constitueront toujours une boussole dans notre action envers les plus pauvres et les exclus au Sud.  

Que la paix soit avec lui. 

Pour la SIDI, 

Nicolas Heeren, Gérant 

 

 

Témoignage à l’assemblée générale de la SIDI : résilience et impact social de la Financiera FDL

présentation Julio Flores AG SIDI

A l'occasion de son Assemblée générale, la SIDI a invité Julio Flores, directeur général de la Financiera FDL.

Cette année, l’assemblée générale fut l’occasion pour la SIDI d’inviter l’un de ses partenaires à témoigner. Julio Flores, directeur général de la Financiera FDL, est venu présenter l’activité de cette institution de microfinance (IMF) qui œuvre au Nicaragua, 2ème pays le plus pauvre d’Amérique centrale.

Les échanges fructueux entre Julio Flores et les actionnaires de la SIDI se sont également poursuivis le lendemain matin, lors d’une session questions – réponses. Ce temps a permis d’entrer plus en détails dans l’activité de FFDL et de sa formidable capacité de résilience face aux crises.

L’ONG Fondo de Desarrollo Local (FDL), est créée en 1993 par les Jésuites, à la suite de la guerre civile. L’objectif de FDL est d’améliorer les conditions de vie des Nicaraguayens les plus vulnérables en leur fournissant des prêts, des formations et des services d’accompagnement pour les aider à développer leur activité et alors que les banques ne s’intéressent pas à ce public. Financiera FDL est devenue la première IMF du pays et une des plus importantes d’Amérique centrale. L’institution cible principalement les personnes à faible revenu, les agriculteurs, éleveurs et micro-entrepreneurs en milieu périurbain. Grâce à 38 agences, la Financiera dispose d’un maillage territorial important, lui permettant de réaliser 70% de ses crédits en zone rurale, auprès de populations ayant peu d’accès aux crédits.

 

La Financiera FDL et sa résilience face aux crises.

L’essor de FDL a été ralenti une première fois par la crise de 2008 à 2011. En plus de la crise économique mondiale, un mouvement politique anti IMF « Movimiento del no pago » (mouvement de non-paiement), s’est développé. Il a conduit à la baisse du nombre de clients et des défauts de paiements dans le secteur de la microfinance. FDL, malgré une baisse du portefeuille et des clients d’environ 50%, a réussi à se restructurer, avant de créer, en parallèle de l’ONG, la société financière Financiera FDL (FFDL) en 2016. Pour structurer cette société financière, FDL a choisi « des partenaires internationaux partageant sa vision ». C’est ainsi que la SIDI est entrée au capital comme actionnaire minoritaire.

Une seconde crise a touché le pays de 2018 à 2021. Le conflit politico social (répression meurtrière par le régime autoritaire) et l’instabilité économique ont provoqué une contraction du PIB pendant trois ans. Des migrations massives (10% de la population a fui le pays) ont été causées par la persécution contre la société civile, dont l’Église. Le nombre de clients de FFDL a chuté. Cette récession et la baisse de l’activité ont été aggravées par la crise Covid. Plusieurs IMF ont fait faillite, tandis que le portefeuille de FFDL a de nouveau diminué de 50% (plus de 6 millions de dollars de pertes en 2018 et 2019)

Pour s’en sortir, FFDL a surmonté plusieurs enjeux : le renouvellement de sa clientèle, la consolidation de son portefeuille et la constitution de réserves. Pour l’appuyer, la SIDI a participé à la recapitalisation de FFDL et fait un prêt subordonné à 5 ans (encours total de plus de 1,7 M€ en 2023). Cette seconde prise de participation porte à 4,4% la part de la SIDI dans le capital de FFDL. Fort du soutien de ses actionnaires internationaux, FFDL a pu négocier avec les bailleurs de fonds qu’ils maintiennent les lignes de crédit.

FFDL a réalisé un redressement spectaculaire. Le portefeuille est en croissance depuis la fin de la crise, avec une prévision de +12% en 2024, ce qui va permettre de recouvrir les 6 millions de dollars de pertes enregistrées ces dernières années. Tout ceci a été rendu possible grâce également au sérieux de la gestion et au savoir-faire de la direction de l’entreprise.

 

FFDL une IMF à fort impact social et environnemental.

Le Nicaragua est un des pays les plus exposés au changement climatique. L’économie repose en partie sur l’élevage bovin (54% des terres agricoles) et le taux de déforestation est le second plus élevé d’Amérique centrale. Ces activités sont fortement polluantes et destructrices, alors que de graves sécheresses réduisent les rendements agricoles de 20 à 40%.

L’IMF a développé depuis des années une offre d’accompagnement très complète à la transition agroécologique, à destination des producteurs et éleveurs. L’accompagnement des producteurs aux pratiques agroécologiques porte sur des thèmes comme la gestion de l’eau ou l’arboriculture combinée à l’élevage. Cette assistance technique est prise en charge partiellement ou intégralement par FFDL selon le niveau de vie des clients.

Afin d’améliorer les revenus des producteurs et de réduire la pauvreté, FFDL soutient la transformation des produits, tels que le conditionnement du café pour l’exportation. Cette transformation de la matière première sur place par les producteurs permet de créer de la valeur ajoutée, de diminuer le nombre d’intermédiaires et ainsi, de vendre leur production à un prix supérieur, garantissant ainsi de meilleurs revenus aux producteurs locaux.

FFDL cherche à maximiser son impact et les résultats sont là. Selon une enquête indépendante en partie financée par la SIDI, en 2023, plus de 60% des clients de FFDL déclarent ressentir une amélioration de leur niveau de vie. La structure adapte ses prêts en montant et en durée selon les besoins des clients. Elle octroie des prêts de 14 mois en moyenne (pour les commerçants et les entreprises) jusqu’à 36 mois pour les activités agricoles. Cela a valu à FFDL d’être récompensée par le Microfinance Index en 2023. (voir l’article sur ce sujet).

FFDL fait preuve d’une résilience impressionnante, tout en maintenant une forte dimension sociale et environnementale, avec une priorité sur l’inclusion financière en zone rurale et la protection de l’environnement.

Pour Julio Flores, « bien que la SIDI soit un actionnaire minoritaire, elle est très présente dans les moments importants de FFDL. La participation active de la SIDI à la gouvernance de FFDL avec l’implication d’un consultant bénévole (au sein de son Conseil d’Administration) est déterminante ».

La SIDI prend la majorité d’Inpulse, société de gestion spécialisée dans l’investissement à impact

Signature inpulse web

La SIDI est très heureuse d’annoncer la prise de majorité de la société de gestion belge Inpulse Investment Manager, dans laquelle elle détenait jusqu’à présent 35% du capital, par le rachat partiel des parts du Crédit Coopératif.

La SIDI et le Crédit Coopératif, les deux actionnaires d’Inpulse, ont souhaité procéder à l’inversion de leurs parts respectives de détention dans le capital de la société dans le but de la consolider et de l’accompagner dans le développement de ses activités de gestion de fonds d’impact en Europe et dans les pays du Sud.

La SIDI, plus que le Crédit Coopératif, dispose de l’expérience de l’investissement à impact, que ce soit sur un plan géographique ou thématique (notamment sur le volet financement des entités agricoles), pour appuyer le développement en tant qu’actionnaire majoritaire de la société de gestion. En restant au capital en tant que minoritaire et au Conseil d’Administration, le Crédit Coopératif affiche sa volonté de poursuivre son soutien au développement de la société Inpulse aux côtés de la SIDI dont il est par ailleurs un actionnaire et partenaire historique, et avec laquelle il a développé de nombreuses collaborations en Afrique et dans le Bassin méditerranéen, dans le cadre des Fonds FEFISOL et COOPMED notamment.

Pour la SIDI, la stratégie liée à cette opération s’articule autour de 3 axes :

  • Consolider les fonds sous gestion d’Inpulse et s’assurer de leur viabilité économique, en particulier le fonds FEFISOL II, soutenu par la SIDI
  • Développer des synergies entre la SIDI et Inpulse, notamment à travers une complémentarité géographique sur le plan opérationnel, un partage d’expériences et de bonnes pratiques sur les sujets d’impacts, de performance sociale et environnementale, de conformité ou encore le développement de relations institutionnelles
  • Appuyer le développement d’Inpulse dans sa réflexion en matière de diversification d’activités, grâce à une équipe compétente et engagée dans le secteur de la microfinance et de l’entreprenariat social, en cohérence avec la vision et la stratégie de la SIDI

La SIDI prend la majorité d’une société de gestion pionnière dans le secteur de l’impact, disposant d’un agrément AIFM, et qui va aussi lui permettre de continuer à innover socialement en partenariat avec d’autres investisseurs et opérateurs du secteur.

La coopérative agricole de Muungano lauréate des Grands Prix de la Finance Solidaire !

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Située sur les rives escarpées du lac Kivu en République Démocratique du Congo, Muungano collecte et transforme un café arabica de très haute qualité. Elle vient d’être récompensée par le Prix International des Grands Prix de la finance solidaire organisés chaque année par FAIR et le journal Le Monde.

« Ce prix nous inspire beaucoup » confie Daniel Habamungu le DG de la coopérative. Il renforce encore notre détermination à travailler en union. C’est très important pour le collectif car cela donne courage et fidélise les membres de la coopérative ».

Ce prix vient en effet couronner le travail remarquable effectué par l’équipe de Muungano. La coopérative a triplé le nombre de ses membres ces derniers années pour atteindre aujourd’hui 4100 membres, petits producteurs familiaux, dont 43% sont des femmes. Elle produit un café à très forte valeur ajoutée dans un contexte particulièrement difficile : des infrastructures limitées, des difficultés de transport, une insécurité chronique dans la région, et une vulnérabilité de la zone au changement climatique.

Les plantations se situent entre 1400 et 2600m d’altitude et ces hautes terres volcaniques offrent des conditions optimales pour la culture de café Arabica. La coopérative est labellisée équitable et biologique. Les producteurs et productrices de café profitent de la grande diversité végétale pour utiliser des méthodes d’agroforesterie qui associent des arbres d’ombrage et des arbres fruitiers aux plants de café. Cela permet à la fois de fertiliser naturellement les sols, de lutter contre les risques de glissement de terrain, et de diversifier les sources de revenus des membres.

La SIDI est partenaire de Muungano depuis 2015. Dans un secteur où les autres financeurs pratiquent des taux élevés et demandent en outre des garanties immobilières, la SIDI peut proposer des prêts à des taux attractifs permettant à la coopérative de pré financer les campagnes de café. Et parallèlement la SIDI propose un accompagnement sur mesure sur des thématiques essentielles comme la gestion comptable et financière, le pilotage de la performance et la stratégie de développement. Enfin elle accompagne la promotion de pratiques d’agriculture durable, en particulier en agroécologie.

Malgré les défis majeurs auxquels fait face la coopérative, elle a su résister, progresser et fournir ce café gourmet recherché des acheteurs connaisseurs sur une filière de niche à très haute valeur ajoutée. La SIDI est très fière d’accompagner le dynamisme et la résilience des populations du Kivu et des membres de Muungano.

Bravo à la formidable équipe de la coopérative agricole de Muungano et à tous les caféiculteurs et caféicultrices !

Beni Ghreb et Muungano, deux partenaires de la SIDI nommés pour les Grands Prix de la Finance Solidaire !

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Chaque année, FAIR et le journal Le Monde organisent les Grands prix de la Finance Solidaire. S’y voient récompenser des structures, soutenues par la finance solidaire, qui apportent des solutions aux problématiques sociales et environnementales. Cette année deux partenaires de la SIDI sont nommés dans la catégorie Prix International, Beni Ghreb et Muungano. Découvrez-les !

Beni Ghreb est une petite entreprise qui commercialise les dattes produites dans l’oasis de Hazoua dans le sud tunisien, à la frontière avec l’Algérie. Elle a été créée en 2002 suite à la volonté d’un groupement d’agriculteurs de faciliter la commercialisation de leur production et d’augmenter leurs revenus. Beni Ghreb achète ainsi la totalité de sa production de dattes au Groupement pour le Développement de l’Agriculture en Biodynamie qui regroupe 130 familles de l’oasis. Ces dates, produites en biodynamie (certification DEMETER), sont commercialisées en Europe. Il s’agit de la variété Deglet nour dont la qualité est excellente.

L’entreprise met à la disposition des producteurs une équipe technique qui s’occupe du suivi des palmiers à partir de la floraison et qui se charge de la récolte. Les dattes sont ensuite triées, lavées et conditionnées dans l’usine, avant d’être exportées en Europe.

Beni Ghreb une entreprise à la mission sociale et environnementale très forte au profit des habitants de l’oasis de Hazoua. En effet, la certification en biodynamie permet aux producteurs de bénéficier d’un prix d’achat pour leurs dattes jusqu’à 40% supérieur au marché conventionnel. L’entreprise est en outre l’une des principales sources d’emplois féminins dans la ville, principalement les femmes et les filles des agriculteurs du Groupement. L’impact de Beni Ghreb au niveau environnemental est également très important. Elle a notamment mis au point un programme de régénération de l’écosystème traditionnel de l’oasis basé sur l’agroforesterie et a développé des systèmes d’irrigation par aspersion, qui permettent d’économiser 70% de la consommation d’eau.

La SIDI est entrée en partenariat avec Beni Ghreb en 2017 pour financer les campagnes de dattes par des prêts annuels. Le partenariat va connaitre une nouvelle dimension avec une prise de participation actée à l’été 2022 qui va permettre à BGH de continuer à se renforcer techniquement et financièrement dans les années à venir et ainsi offrir le meilleur service à ses producteurs.

En République Démocratique du Congo, Muungano est une coopérative de café biologique et équitable située sur les rives escarpées du Lac Kivu entre 1400 et 2600 m d’altitude. Elle rassemble plus de 4 100 membres, petits producteurs familiaux de café, dont 43% sont des femmes.

La coopérative collecte et transforme le café produit dans cette région défavorisée du Sud Kivu et très vulnérable au changement climatique. Muungano, qui signifie « vivre ensemble » en swahili, s’est créée en 2009 dans une démarche de réconciliation afin de rassembler, par la production de café, des ethnies divisées par les conflits successifs qui ont eu lieu dans la région. La SIDI est devenue partenaire de la coopérative en 2015 pour financer sa campagne agricole et salue le travail extraordinaire accomplie par cette coopérative spécialisée dans le café gourmet Arabica de haute qualité.

Muungano est en effet un modèle de coopérative tant au niveau de sa gouvernance démocratique, qu’au niveau de sa performance sociale et environnementale ainsi que de son impact économique, le tout dans un contexte est-congolais (Kivu) instable, fragile et pauvre en termes de niveau de vie mais également de développement des infrastructures et services.

La coopérative emploie 25 permanents et jusqu’à 550 personnes en haute saison. En plus de la certification bio, Muungano encourage l’utilisation de pratiques culturales plus résilientes et régénératrices pour les sols par la réalisation d’ateliers de formation à l’agoécologie, l’agroforesterie et la promotion de la polyculture-élevage. Les primes issues du commerce équitable sont utilisées non seulement pour des investissements productifs mais servent également à financer des projets communautaires. Les deux grandes réalisations de Muungano sont ainsi la construction d’une petite centrale hydroélectrique qui alimente aujourd’hui tout le village de Kiniezire où se trouve le siège de la coopérative, et un centre de santé en cours de finalisation, ouverts à tous. Muungano propose également aux producteurs un 2e paiement de café en fin de campagne. La coopérative verse aussi une prime aux productrices, majoritairement utilisées pour leur offrir des chèvres.

Malgré les défis majeurs auxquels fait face la coopérative, elle a su résister, progresser et fournir un café gourmet très recherché, vendu à un meilleur prix ce qui permet d’augmenter les revenus des producteurs et de leur famille. Muungano illustre ainsi l’impact social et environnemental très fort que peut avoir une coopérative agricole pour ses membres et pour le développement du territoire dans lequel elle évolue.

On vous donne rendez-vous le 8 novembre à Lille pour découvrir les gagnants des Grands Prix de la Finance Solidaire et en particulier de celui du Prix International.

Pour aller plus loin : Beni Ghreb      Coopérative agricole de Muungano

Lancement officiel du nouveau fonds européen de financement solidaire pour l’Afrique, FEFISOL II !

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[chapeau]La SIDI acte à 22,5 millions d’euros le 1er closing du nouveau fonds FEFISOL II dédié au financement de la microfinance rurale et des petites exploitations agricoles familiales africaines, assorti d’une enveloppe d’accompagnement technique d’un million d’euros.[/chapeau]

Le Fonds FEFISOL II est conçu pour permettre de répondre aux enjeux cruciaux du financement des populations vulnérables en milieu rural en Afrique, et plus particulièrement du financement du secteur agricole.

Le financement du secteur agricole revêt en effet une importance cruciale en matière de sécurité alimentaire, d’emploi, de résilience face au dérèglement climatique, et également par rapport à l’inclusion financière des femmes qui, même si elles représentent plus de la moitié de la main d’œuvre agricole, n’ont le plus souvent pas les mêmes accès au financement que les hommes.

Ainsi, bien qu’il apporte une contribution majeure à de nombreuses économies africaines, et que sa croissance participe directement à la réduction de la pauvreté, le secteur agricole reste toujours mal desservi financièrement car bien souvent perçu comme trop risqué ou pas assez rentable.

FEFISOL II est structuré pour soutenir financièrement et techniquement des solutions conçues localement pour répondre à ces enjeux. Le fonds continuera de cibler les entités agricoles s’approvisionnant en majeur partie auprès de l’agriculture familiale s’inscrivant dans une démarche d’agriculture durable. Il sera géré par Inpulse, société de gestion basée à Bruxelles – filiale de la SIDI et du Crédit Coopératif.

Outre les deux fondateurs, la SIDI et Alterfin, la plupart des investisseurs présents dans FEFISOL ont renouvelé leur engagement dans ce nouveau fonds. Notamment, la filiale secteur privé de l’Agence Française de Développement, Proparco, la Banque Européenne d’Investissement, les banques sociales française Crédit coopératif et italienne Banca Etica ont renouvelé leur engagement. De nouveaux investisseurs rejoignent également l’initiative : la société belge d’investissement pour les pays en développement BIO, la Banque Alternative Suisse (BAS), ainsi que l’ONG SOS Faim Luxembourg. L’enveloppe d’accompagnement technique est quant à elle financée par Proparco.

Ces engagements vont permettre au Fonds de poursuivre sa mission sociale et d’être encore plus ambitieux en matière de performance sociale et environnementale. FEFISOL II sera mis en œuvre dans plus de 28 pays d’Afrique et devrait soutenir à terme 110 institutions de microfinance ou sociétés et coopératives agricoles s’approvisionnant auprès de petits exploitants, pour la plupart certifiées équitables ou biologiques. Les premiers décaissements se feront dès le mois de juillet 2022.

En soutenant la mise en œuvre de pratiques durables sur le plan social et environnemental, FEFISOL II vise directement à améliorer le niveau de vie des populations vulnérables en milieu rural en Afrique, à réduire les inégalités et à promouvoir le développement agricole durable.

Retrouvez le communiqué de presse ici